Quelques notes chronologiques que m’inspire le bois.
04 12 2017 – Je passe souvent allée Marie, et pourtant je n’avais jamais vu cet arbre. L’arbre tombé. Quand ? Au temps pluvieux, je n’ai sorti que mon appareil compact, je me promets d’y revenir à la belle lumière. Mais plus que les photos, c’est le toucher de la matière froissant dans l’invisible les plis d’un chemin incertain qui fait vaciller la frontière entre le végétal et l’humain. Voilà qui me surprit de la puissance à terre. Il y a quelque chose de douloureux dans l’arbre arraché, une tragédie silencieuse, quelque chose qui saisit au plus humble de la pensée. De la main posée sur le grand corps inerte, tu demandes si la mort y est déjà inscrite ou si le printemps le verra puiser quelque filet de vie dans le peu de terre qui a suivi la chute. Et si l’arbre se tait à nos oreilles, et que mes doigts prétendent entendre davantage, plus encore reste la certitude d’une rencontre troublante.03 12 2017 – Des nouvelles de Teddy. Il s’enhardit, et vient maintenant attirer mon attention au plus près de la baie vitrée dès qu’il m’aperçoit de l’autre côté. Il sautille, volette, s’approche par petits bonds vigoureux. Que j’ouvre la porte fenêtre, il s’envole. Pas bien loin cependant, une fois la vitre refermée il revient picorer quelques friandises (mélange maison de miettes de cacahuètes, biscuits et graines de tournesol décortiquées).
Sous la protection de l’arbuste à oiseaux
Teddy est un
La sittelle sont deux (nid à moins de 18 secondes aller-retour)
Le pinson des arbres sont trois (un mâle et deux femelles)
La mésange une multitude (charbonnière, tête noire, longue queue, bleue)
Merlette la timide vient de plus en plus souvent
Et aujourd’hui merle noir s’est longuement ajouté au groupe
(A ceux-ci s’ajoutent deux indéterminés : moineau ? troglodyte mignon ?
01 12 2017 – Soleil sur le bois, aujourd’hui. J’ai rendu visite à mon ami l’arbre, celui dont j’aime la peau qui a vécu et qui raconte. Charmeur, charmant, charme, du nom du magique apprivoisement de l’un de l’autre… notre secret.
30 11 2017 – « Prends le masque et suis-moi », dit le corbeau à Loretta29 11 2017 – Février 2014, le bois devenait une possibilité (utopique) dans notre vie, un rêve que je ne voulais pas forcément voir se réaliser. Le rêve m’était suffisant et les choses ne se sont pas faites sans angoisses ni difficultés. C’est à cette époque que j’ai dessiné mes premiers supports boisés pour y semer mes joyeux diables de Bonomes. En février 2015 (dernier dessin), le rêve se faisait moins léger, il lançait ses adhérences hors de mes brumes oniriques, c’était à la fois bon, excitant, éprouvant et perturbant. Mais il fallut attendre janvier 2016 pour qu’il traverse la porte de la réalité (?). Je me sentais vaguement voguer sur un radeau errant sur l’océan du temps présent, sans lendemains en vue. Alors j’ai commencé à apprendre. Maintenant, bien sûr, je ne pourrais plus envisager de quitter ma maison du bois. J’y ai trouvé un idéal pour ce que nous sommes devenus. Quand on lui ouvre son coeur la forêt nous accueille, et n’aurais-je plus qu’un coeur qu’il lui appartiendrait de le tenir vivant. A chaque vie son univers.
27 11 2017 – L’arbre au bout des doigts
Il se peut que les pensées se résorbent
Que la respiration perde son souffle
Et que l’amour seul batte encore le tempo
Alors s’enfle le souvenir puissant
D’une imprégnation
26 11 2017 – La mer à Ault, aujourd’hui.25 11 2017 – Etat du livre-bois labyrinthe au 25 novembre 2017. Une sélection d’une année de photos des arbres du bois de Cise.
Loin d’être terminé, il s’épaissira doucement avec le temps de ma présence au bois. Il se déplie recto-verso. Il peut s’étaler sur une large ou/et longue surface ou se feuilleter comme un simple livre. L’avantage du dépliage est qu’on peut aligner plusieurs pages d’un même sujet et ainsi avoir accès à l’évolution d’un arbre ou aux différences de formes offertes par la luminosité changeante. Certains thèmes (comme les corps meurtris ou le bestiaire) sont aussi intéressants à juxtaposer.
21 11 2017 – Quand mon ombre se la joue Bonome, ceux-là ne tardent pas à venir y voir de plus près.
que cette nouvelle page est inspirante! merci Evy pour ce cadeau….avant noël 🙂
et ton ombre que l’on voit sur la dernière photo est une belle invite pour tes bonomes 😉
et teddy si craquant………….mmmmmmmmm, que c’est bon, encore une fois!
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Je passe des heures à observer les oiseaux du jardin (des habitués, le nombre ne change guère), ce ne sont pas de grands oiseaux, mais à les regarder faire on observe des comportements forts intéressants du vivre ensemble. J’ai remarqué aussi que lorsque j’appelle « Teddy, Teddy » avec quelques graines de tournesol décortiquées et quelques cacahuètes décortiquées et écrasées par mes soins, les mésanges savent qu’il y aura un supplément de nourriture à se mettre dans le bec (en plus des boules et bloc de graisse). Et je crois que les sittelles et monsieur et madame Merle ne s’y trompent pas non plus. Tous les oiseaux de mon jardin croient s’appeler Teddy 🙂 Je constate aussi que Teddy et les deux merles sont les seuls du groupe à observer les autres qui ne pensent qu’à se remplir la panse. Tu vois, j’apprends à vivre ailleurs que dans les musées.
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c’est *chouette*, tout ça, Evy! ici on les nourrit avec des graines de tournesol entières car ils savent très bien les décortiquer et c’est très intéressant de les voir faire……mais toi tu leur offres de la haute gastronomie! 🙂
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Oui, je leur donne aussi des graines entières mais les rouges-gorges ne savent pas les décortiquer, alors je voyais le pauvre Teddy prendre une graine et la rejeter. Du coup, il a droit à des graines décortiquées (et les autres en profitent aussi, qu’est-ce qu’ils sont goinfres).
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J’aimerais bien m’y retrouver dans votre beau livre labyrinthe.
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La recette : commencer par s’y perdre et au détour d’un chemin s’apercevoir, alors tenter l’approche de soi.
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