Vertigineux

Chaque année j'essaie de capturer images du jardin. Il résiste, bien sûr. Il faudrait pouvoir détacher les plans, savoir garder relief, ce qui n'est pas le fort des images en deux dimensions. Alors j'essaie de reconstituer à l'aide de plusieurs photographies. Mais là encore, on est loin du compte. Tant de verts. Trop de vert... Lire la Suite →

Mon jardin est un poème

Rencontré un homme sur le chemin des champs au haut du bois, il était en vélo, arrivé à ma hauteur, il s'arrête pour me demander si "Vous avez vu de belles choses ?". Je lui réponds, des charançons, mais je n'ai pas pris le bon objectif. Il semble qu'il vienne ici pour la première fois,... Lire la Suite →

Mon cher jardin

... le bois n'en finit pas de vouloir déferler vers nous, il se tient comme un grand fauve en attente de déborder de sa tanière, prêt à bondir, certes, mais prisonnier d'une lenteur temporelle. Une sorte de monstre comme peut l'être l'immensité que nous sommes incapables d'appréhender. Ces milliers, milliards de feuilles en suspension comme... Lire la Suite →

Laissons naître les heures

Tant l'habitude de m'éveiller face au trou noir, tableau opaque sur lequel s'écrivent aux bonnes heures les arabesques des singes de l'esprit en sa nocturne innocence. Mais ce matin, page blanche, brume contenue dans l'encadrement de la fenêtre face au lit. Du blanc vaporeux, esquisse d'espace, brouillon indéfini à faire tomber les écureuils. Sors et... Lire la Suite →

De nuit 140 423

Ce que j'apprends cette nuit, et qui me fait plaisir : Le prix international Formentor de littérature 2023 a été remis, mercredi 12 avril, à Pascal Quignard pour l’ensemble de son œuvre, récompensé « pour la virtuosité avec laquelle il a renoué avec la généalogie de la pensée littéraire, pour le talent avec lequel il se soustrait à... Lire la Suite →

Dimanche de Pâques

Hier nous parlions de silence. Elle disait qu'elle aimait entendre le hululement des chouettes hulottes la nuit. Sa compagne s'est exclamé que ça lui glaçait le sang. J'ai parlé de la sérénité qui épuise soudain les angoisses quand la nuit s'écarte sous le cri des hulottes. Nous étions d'accord, elle beaucoup moins. Pas de hulottes... Lire la Suite →

Facile, vraiment ?

Au petit matin je publiais l'article que je copie ci-dessous. C'était tout simple, on écrit on envoie et voilà, sauf que je me suis trompée de blog, écrivant sur mon smartphone je n'ai pas vu que je n'étais pas sur les carnets mais sur le bocal, blog précédent. Je navigue d'une eau à l'autre sans... Lire la Suite →

La boite s’est refermée…

... D'abord les deux abattants latéraux puis le couvercle. On n'y voit goutte, dirait le chat s'il était moi. Mais ni chat, ni moi dans cette boite. Boite à chaussures, boite à bonbons, boite à leurres, boite à bonheur, boite flottante. Boite à sauvetage, les temps sont à l'abîme. Choc, chute et confusion. Quelques plumes... Lire la Suite →

Et le vent s’est mis à souffler

La nuit, j'ai souvent rendez-vous avec Insomnie, je regarde l'heure, il est temps, je souris comme une gosse qui se réjouit des bons moments qu'elle va passer à la fête foraine des nuits blanches. J'entre par la galerie des mots qui volent en entretenant un ballet chaotique en répétition, je tente d'en attraper quelques uns... Lire la Suite →

Impromptu

Nous ne nous connaissons pas. J'aurais dû commencer par vous souhaiter le bonjour. Avec sincérité, c'est la moindre des choses. Puisque nous ne nous connaissons pas. N'est-ce pas le meilleur moment, cet échange incongru entre deux inconnus ? Se connaît-on soi-même ? Connaître est un mot étrange qui ne remplit au final l'être que d'illusions.... Lire la Suite →

Accalmie

La pluie s'est arrêtée, on ne sait pour combien de temps. Tu remontes le sentier au sol détrempé, amas de feuilles agglutinées du dernier automne, boutons de jonquilles, promesses de jacinthes des bois, quelques nouvelles branches tombées. Ne regarde pas en l'air, ça ne servirait à rien, écoute les arbres qui grincent. Et s'ils se... Lire la Suite →

Le radeau de fer blanc

Je ne suis pas certaine d'avoir intégré totalement le fait que j'habite au bord de la mer. Hier, allant du bois au bourg notre voiture longeait la falaise, la mer et l'horizon sous un ciel d'un bleu pur et froid. Je t'ai dit : "On habite un sacré bel endroit". J'ai tendance à n'avoir d'yeux... Lire la Suite →

Oeufs en gelée

Mare gelée, les oeufs pris dans la glace. On s'y attendait, c'est tous les ans la même affaire. On pourrait presque parler de l'organisation des grenouilles. De l'organisation des grenouilles rousses Imaginez un peu, entre deux périodes de gel, mes belles se sont mises à l'ouvrage pour perpétuer l'espèce. Une bonne semaine et tout est... Lire la Suite →

Tranche de nuit

Elle est sortie d'une porte dans le ciel et s'est écriée en se lançant dans le vide, Personne ne m'empêchera de voler avec elle. Elle, c'était une vache blanche et surtout noire en résine grandeur nature. J'ai appelé ma fille qui était sur son vélo et je lui ai dit de lever les yeux, Regarde,... Lire la Suite →

Ablution matinale

Tout terrain vague alarme des pourquoi disparus dans la brume Écrire toujours, résister aux incertitudes, trouver un mot, un arbre, une image, y jeter l'ancre pour s'amarrer. Lancer le fil plus loin toujours. Ronronnements de grenouilles, chamailleries volatiles, le sable s'écoule, les petites heures se donnent en secret. Écrire, se donner du vertige. Rire de... Lire la Suite →

La touche de lumière

Hier. Le soleil était une bonne raison pour sortir marcher jusqu'au bout du bois. Reprendre ce chemin de lisière le long des champs me rappelle mille souvenirs vécus ici-même. Les pluies diluviennes, la chasse, les ornières boueuses, tout cela semble dépassé. J'émerge de la tanière des souvenirs prête pour un nouveau chapitre printanier. Les pieds... Lire la Suite →

Chronique du vivant (31 01 23)

15h06 Une tache rouge attend sur une branche du millepertuis. Le petit oiseau au plastron oranger d'allure tranquille se tient prêt dès que la place sera libérée. La place, c'est le support qui retient le reste du pain de graisse, suspendu sur une branche à la limite du même millepertuis. Je n'ai pas comblé le... Lire la Suite →

Monde sensible

Quelques semaines sans dessiner et je me retrouve en bas de la montagne, le souffle court, les mains embourbées dans l'hésitation, et la tête dans le flou. J'y pense, je sélectionne des photos qui me serviront. Mais rien n'est simple, bien sûr, tout me semble toujours à réapprendre ce que je n'ai jamais appris sinon... Lire la Suite →

Carillonneur des aurores

Ni le vent ni la hulotte ni même le voisin clandestin des combles. Rien que l'édredon du silence, c'est à peine si les mots osent s'entrechoquer dans le cagibi obscur. Combien de fragments d'heures devrai-je encore amasser pour entendre le chant de l'aube ? se demande-t-elle en tâtonnant dans le noir chaudron de l'insomnie. 5h32,... Lire la Suite →

Ronds de mots

S'endimancher dans un complet de mots, ce serait avoir fière allure, et, ma foi, nous irions chevauchant quelques livres où donc se mêleraient de grands noms tels Goya, Watteau, Hugo à d'autres non moins poètes comme Pey ou bien Michon. Nous danserions de page à page, pataugeant dans les marges suivant lignes et chapitres. Lire... Lire la Suite →

Reste de nuit et jour d’hiver

Cet acharnement des mots à ne rien vouloir dire quand ça leur prend de tourner en rond au-dessus des braises résiduelles de la fin de soirée. Ça lui remonte le long du corps comme une fourmilière hardie. Devant elle l'arbre s'est effondré sur les deux autres, trois frênes tant recouverts de lierre qu'on a du... Lire la Suite →

Finalement le labyrinthe

C’est comme si la vie créative arrivait à un tournant et voulait se résumer à un objet. Alors je passerai à autre chose. Un labyrinthe de papier, évidemment. Mes labyrinthes sont nés (le pluriel leur va bien) il y a quelques vingt ans, peut-être un peu plus mais j'aime les chiffres ronds. Des images, des... Lire la Suite →

Je me retourne, tu ne me vois plus.

Il était ce jour de janvier 2023, un verdier qui venait de découvrir les graines de la Margelle. Celles-ci pourraient bien le nourrir en ces temps incertains. Accenteur Mouchet, que nous pourrions qualifier du plus cool des oiseaux tant il ne cherche jamais la bagarre, allant venant tranquillement parmi la gente aviaire, ne s'en laisse... Lire la Suite →

Aux derniers jours de l’an dernier

Goutte à goutte sur fond grondant, la nuit tente d’échapper à l’hiver. Hier, fut une journée d’attente, le gel avait emprisonné l’eau et le temps. J’ai essayé de dessiner. Essayé de faire quelques réglages pour une tentative de reprendre le blog. Mais rien n’étant comme avant, je ne trouve pas le déclic. Je suis enfouie... Lire la Suite →

Ce petit lien insondable

Il est venu me chercher alors que la nuit tombait dans le bois... Pff, il me parait si présomptueux d'affirmer ceci, de m'emparer d'un acte en satisfaisant mes désirs d'humaines explications, soit que cette petite boule de plumes m'ait crue perdue... ou qu'elle ait craint que les ombres de la nuit s'emparent de moi... que... Lire la Suite →

Comme une fissure dans mon espace-temps

C'était le week-end dernier. Ciel bleu et plein soleil. Nous sommes au bois, samedi après-midi, je marche dans la partie du sentier que j'ai l'habitude de parcourir. Je vais relever mes souvenirs. Ici, les fougères sont passées du rouille sublime au brun sec et cassant, là le nid de guêpe est désormais infiniment vide... Je... Lire la Suite →

L’esprit de la licorne

Il y avait cette dame qui nouait son voile autour de la lance d’un chevalier. Un vieux film dont il ne me reste que cette séquence en mémoire. Évidemment, le bel écuyer triompherait de tous les duels. J'étais petite fille, et je marchais dans le grand parc qu'il me fallait traverser pour me rendre à... Lire la Suite →

Labyrinthes : présent et origine

En 2002 j'écrivais un texte sorti de je ne sais où d'un coin de ma tête, de mon coeur, de mes entrailles, ainsi se révélait Jodhra, petite créature perdue dans une fracture du temps. Au fil des ans, du regard de Jodhra se sont développés les labyrinthes, monde parallèle à celui dans lequel je vous... Lire la Suite →

Au bonheur de Cyprien

Après avoir quitté Cyprien sur un coup de tête à bord du bocal avec oiseaux, clones et maitre chanteur, Loretta a enfin accepté d'ouvrir à son amoureux les portes de la forêt des Miroirs dans laquelle elle s'était posée il y a deux ans déjà (quelques cartes postales retrouvées ici). Cyprien est évidemment fou de... Lire la Suite →

Un jeu de mots pour l’été

J'ai écrit le texte ci-dessous en utilisant neuf mots imposés sur le blog des Oulimots. Ce que je vous propose aujourd'hui, c'est de tirer sept (7) mots de ce texte (sans toutefois utiliser les mots de la contrainte originale que vous trouverez sous le texte), et d'écrire à votre tour un texte court selon le... Lire la Suite →

Quelque chose de rouge

Peut-être une nouvelle série, on verra. Une mosaïque à base de mes photos et un texte court. Mille possibilités. Partons cette fois de quelque chose de rouge. Si je vous dis «quelque chose de rouge», je pense d’abord au sang, bien sûr, le sang de la vie à la mort. Il pourrait s’écrire une histoire... Lire la Suite →

Errance

En cette heure où trépasse L'enchantement des fées L'écho des âmes lasses Miaule sa mélopée J'y attends mon amant Le vent et ses murmures Les ronces s'opposant A ma charnelle armure Le sentier s’est enfoui Et mes pas se dérobent Dans l’indécence inouïe Des songes qui m’enrobent Accroupie sous les ombres Je me fais animal... Lire la Suite →

Engloutie

Il pleut. Désespérément. Le ciel est plombé comme le toit d'une cathédrale. On pourrait presque le récupérer pour en faire des oeuvres kieferiennes. Mais des livres de plomb risqueraient de me saccager le moral, et ça, j'ai pas envie. Alors on part en balade. Le bien de la terre ici, c'est qu'elle absorbe, et que... Lire la Suite →

Renaissance – Loretta

La première à sortir de terre fut Loretta. Une main, un bras sur lequel elle prit appui pour extraire le reste de son corps. A genoux sur la terre meuble mêlée aux feuilles desséchées, elle resta un moment prostrée. Ses narines humèrent la douce odeur du sous-bois. Elle reconnaissait les arbres, ils avaient à peine... Lire la Suite →

Alors tu tomberas en silence

"...lorsqu'il me faudra affronter le noir cavalier : mon recours, le seul, sera de lui lancer aux yeux cette poignée d'amour fou sur quoi mes mains, toujours se sont refermées. Ce lent regard sur l'enfant, sur le ciel, sur le vide." Christian Bobin - L'enchantement simple Et toi qui es tu ? La chose qui... Lire la Suite →

Le selfie et la galette – Béatrice amoureuse

"Tu me fais goûter ta galette ?" demande gentiment le loup. "Tu fais un selfie ?" lui répond Béatrice. C'est à peu près là que nous en étions. Un frémissement dans les circonvolutions labyrinthiques. Mais où est passée Béatrice ? c'est la question qui se chuchote de feuille en feuille, de marge à marge. Loretta... Lire la Suite →

Work in progress

J'ai toujours ce projet de sortir de l'état de brouillon ce gif que j'avais réalisé entre décembre 2015 et janvier 2016. Le problème du gif c'est que ça pèse vite très lourd, donc on diminue la taille et on supprime des images ce qui donne une impression très saccadée. Et puis ça saoule si on... Lire la Suite →

Sauter courir bondir et puis flotter

J'allais rater ma station. Je devais ? L'homme venu s'asseoir sur la banquette en face de moi me fit réagir avec son allure de ne pas y être : somnambule ? J'attrapais mon manteau et allais me précipiter vers la sortie. Un regard en arrière. Il y avait deux sacs sur la banquette où j'étais... Lire la Suite →

De larmes et de rires

J'aurais pu intituler cet article "Clin d'oeil du parafer", vous savez cet endroit où j'allais toucher terre après une vie d'errance, où dans l'enthousiasme où je me trouvais je voulais faire danser les anges. Les anges se sèchent les plumes auprès de la cheminée - la Picardie est un lieu de tempêtes et de déluges... Lire la Suite →

Le fossoyeur est amoureux de la funambule

D'hier à aujourd'hui. Hier, c'est juillet 2004, j'avais posté ce texte sur mon site de l'époque :  L'autre - dimension. J'écrivais alors un récit en images et mots. Si je ressors ce texte et cette image (j'ai eu ma période pomme) du placard c'est que les personnages sont venus me titiller ce week-end pour se... Lire la Suite →

Embarquement pour un monde vivant

L'idée c'était de juste publier ce dessin (en bas de l'article), sans mot, comme ça. Je lui cherchais un titre, hum... L'embarquement pour Cythère ? c'est ce que les publicités au sol proposent. Et si le tableau est loin de celui de Watteau, je sais bien ce que j'ai voulu y mettre. Mais voilà, Béatrice... Lire la Suite →

Voeux de liaisons

je voudrais des mots comme des voiles non pour faire voguer les âmes mais pour faire danser les corps perdus ils chercheraient la juste démesure avant de se grouper modeler la matière la chair la peau les fluides et les courbes folles exclamations ponctuées de languissantes chevauchées dans les marges d’une page effleurée par la... Lire la Suite →

Ô temps mon ami

Si je donnais une image au temps, ce serait celle du feu qui dévore la matière. Cette bouche béante expirant la fournaise fit ce soir-là bondir mes souvenirs. Ces ruines parfaitement réparties dans un fabuleux chaos me replongent soudain dans un rêve expressif qui me traversait il y a des années. Je me dirigeais vers... Lire la Suite →

Loretta Saoulevent

Je m'appelle Loretta Saoulevent. Je suis née le jour où je me suis embarquée sur le "radeau des anges perdus". Seule à bord, à la fois capitaine et soumise au destin. Et puis je suis tombée. Ma nouvelle vie a commencé. Blablabla. Le seul fait avéré dans cette histoire c'est que pas un jour ne... Lire la Suite →

Etat des liens

Une double vie est difficile à gérer, surtout quand la troisième en est le souffle même. La sérénité, ce n’est pas près de toi que je la trouverai, Centaure, sous tes apparats fiers de déesse, tu te joues trop de moi en envoyant tes lianes roncières en travers de mes pas. Je tombe et la... Lire la Suite →

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