Novembre en mai, ce jour

Il pleut, encore, toujours, et il fait froid. 12 mai 2023.

Iso à 6400, le reflex suivra difficilement la vitesse des oiseaux. Et pourtant, lorsque j’ai vu arriver ce tout petit, déjà volant sorti du nid à la suite de ses parents, le couple d’accenteurs mouchets, je n’ai pas pu faire autrement que de viser et d’en attraper l’image. L’espoir fait vivre. L’espoir peut être dans chaque moment glissant entre les gouttes de pluie, ici, dans la Somme. Ailleurs, l’espoir serait dans quelques gouttes d’eau en envisageant d’autres. Ainsi j’ai attrapé mon appareil photo, j’ai visé et appuyé sur le déclencheur, trop sombre, j’ai réduit encore la vitesse, et ça avait l’air pas mal, alors j’ai continué puisque le rouge gorge prenait un bain sous la pluie et dispersait les étoiles, pendant que le merle rêvait et que l’accenteur lissait ses plumes.

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Ce tout petit bout donc, le premier de la nouvelle génération que je vois cette année. Les années précédentes, les merleaux savaient déjà accompagner leurs parents depuis plusieurs jours et même croquer seuls dans la pomme. Là, il n’y a pas trace mais je vois les merles s’activer durement, allers-retours constants, cherchant trésor au coeur de la végétation qui fait honneur à la pluie. Phase de repos, l’oiseau rêve.

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Le voilà ce baby accenteur attendant patiemment que parents lui apportent quelques mets à se mettre dans le bec. Contrairement aux mésanges, aux merleaux, il n’a aucune impatience ni aucune exigences brutales. Ils sont calmes les accenteurs. Toujours calmes. Ça me fait penser que je n’ai jamais vu rouge gorge juvénile accompagnant un de ses parents, j’ignore comment il apprend à chasser. Un jour Teddy junior arrivera sur la terrasse, il sera seul et effronté, et très vite l’adulte le chassera. Il apprendra la ruse et reviendra, entrera même chez l’humaine qui possède les gourmandises de tournesol.

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