Certainement moins connue que son conjoint Hans Hartung, Anna-Eva Bergman a pourtant laissé une oeuvre qui mérite grandement cette exposition rétrospective au musée d’art moderne de la ville de Paris.
Le parcours chronologique permet d’apprécier la précocité de sa vocation, ses dons d’observatrice et de caricaturiste qui ont fait d’elle une chroniqueuse alerte, témoin des bouleversements sociaux et politiques des années 1930. En 1933-1934, après avoir épousé Hans Hartung, elle vit comme un « paradis » son installation sur l’île de Minorque, au Baléares, dans une maison qu’elle fait construire avec Hartung en bord de mer.




« La voie qui mène à l’art passe par la nature et l’attitude que nous avons envers elle. » Anna-Eva Bergman – 1950
Fascinée par les beautés géologiques de la nature, elle porte une attention toute particulière aux pierres, galets, aux failles et aux entailles dans la roche, aux plissures et aux textures des minéraux. A l’orée des années 1950, elle confirme sa vocation de peintre à travers le choix d’une voie non figurative mais toujours symbolique. Elle travaille sur le nombre d’or, sur la qualité rythmique de la ligne, sur la symbolique des couleurs.






Elle réalise sa première peinture à la feuille d’or et obtient une commande importante de décor pour un hôtel à Larvik dans le sud de la Norvège.
Anna-Eva Bergman conçoit une sorte d’alphabet visuel qu’elle n’a de cesse de pratiquer, en mutation constante. Elle préfère parler de « non-figuratif », ou « d’art d’abstraire ». C’est une perpétuelle « naissance des formes » dans le sens où chaque forme est susceptible d’en engendrer d’autres par variations graphiques et chromatiques d’un tableau à l’autre. L’exposition met en avant la richesse des techniques plastiques abordées par Bergman et l’usage très spécifique d’un matériau devenu sa signature : la feuille de métal (or, argent, plomb, étain, bronze d’aluminium, cuivre, bismuth)






En 1964, Bergman et Hartung voyagent le long de la côte nord de la Norvège jusqu’au cap Nord et en rapportent près d’un millier de photographies dans lesquelles elle puisera son inspiration. A la même époque, elle achète un terrain en Espagne. Elle y projette un maison-atelier. De nombreuses oeuvres portent la trace de ce tropisme Nord-Sud qui, loin de s’opposer entre ce qui serait prétendument froid et polaire d’un côté, et chaud et solaire de l’autre, se confond souvent, notamment dans l’expression d’immensités désertiques.



« La nuit était indescriptible. Dépassant tout ce que je pouvais imaginer. Le plus merveilleux des soleils pendant toute la nuit tandis que nous glissions entre toutes les silhouettes magiques et étranges que sont les (îles) Lofoten. Une aventure glorieuse puissante et improbable. Les montagnes semblent transparentes, plus rien n’a d’épaisseur. Tout est comme une vision, une possibilité non encore réalisée. Si l’on veut peindre cela, il faut trouver l’expression qui suggère l’atmosphère, l’effet des couleurs. En aucune façon naturaliste. » Anna-Eva Bergman, 29 juillet 1950, voyage au cap Nord. (texte accompagnant La montagne transparente, dans la galerie ci-dessus).
Le couple s’installe à Antibes en 1973 dans une villa qu’ils ont fait édifier au milieu d’un champ d’oliviers centenaires. Elle poursuit la révision de ses thématiques, et, sensible aux aléas météorologiques de la Côte d’Azur, se lance dans l’étonnante captation atmosphériques de « pluies » et de « vagues ». Elle alterne petits et très grands formats.

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L’exposition Voyage vers l’intérieur est à voir jusqu’au 16 juillet 2023
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(A noter, je crois qu’en passant par le lecteur, on ne peut lire les matières utilisées (ou le nom des oeuvres), ce qui apparait lorsqu’on lit l’article en passant par le blog sur lequel on peut ouvrir normalement les galeries d’images.)
sur ton blog, à partir de la photo des livres, on ne peut pas agrandir ni ouvrir les photos de la galerie… mais c’est peut-être normal?
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Non, ce n’était pas normal, enfin si, j’avais oublié de lier aux fichiers média. Merci de me l’avoir signalé. Normalement on peut agrandir maintenant.
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super! moi aussi j’oublie parfois de lier aux fichiers média…’ joie’ du nouvel éditeur WP 😉
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Je n’aime pas trop qu’on ne puisse aller sur le blog lorsqu’on découvre les articles dans le lecteur. Via ce lecteur, la présentation qu’on fait n’est pas respectée et il est difficile de rejoindre le blog.
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dans le lecteur, en bas à gauche de chaque article il y a un lien ‘visiter’ et c’est vrai qu’on n’a ce lien que dans la page d’ensemble des abonnements car si on clique sur l’article, on ne voit plus comment aller sur le blog correspondant 😦
cela dit si on reçoit la notification par mail, on a un accès direct au blog et c’est ainsi que je procède la plupart du temps 🙂
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La page lecteur est toujours ouverte sur mon ordi. Ce qui n’est pas le cas du courrier, et entre les notifications de like ou de commentaires, je ratais des articles. Je n’avais pas vu le lien « visiter », je l’utiliserai maintenant.
A partir du lecteur, on arrive à retrouver le chemin des blogs mais ça demande plusieurs manoeuvres. Quand il n’y a que du texte ou une ou deux images en solitaire, le lecteur est suffisant, mais dans le cas de galeries, ça ne l’est plus du tout.
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oui le lecteur ne fonctionne pas pour les galeries et il est certain qu’il ne respecte pas la mise en page de parution dans le blog… 😦
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Une démarche inspirante.
Merci de prendre le temps.
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Oh la la mais c’est magnifique ! Je vais essayer d’y aller au plus vite. Je découvre votre chouette blog. Hop, abonnement !
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Merci. Du coup je découvre le votre qui mérite aussi un ‘hop, abonnement !’ .
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Ah oui ! C’est pas mal mieux direct sur le blog, merci pour la note. 🙂 J’étais justement curieuse d’en savoir plus sur certaines des oeuvres. J’aime bien pouvoir visiter un peu ces expositions qui ne viendront peut-être pas de mon côté de l’Atlantique.
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