Odalisques et Pavanes 2009-2020
23 mars – 13 mai
Paris – Grenier Saint Lazare

*
Un gros coup de coeur pour cette exposition de tableaux aux couleurs vives, labyrinthiques, qui m’ont parfois rappelé ce qui me fascine dans les toiles de Maria Helena Vieira da Silva. L’effet de ces huiles sur toiles tressées de grands formats procure une sorte d’envoûtement heureux.
*
Le peintre François Rouan, 80 ans, fait son retour à la galerie Templon, près de deux décennies après sa dernière exposition, avec un ensemble inédit d’œuvres récentes.
Associé dès les débuts de sa carrière dans les années 1960, au mouvement Supports/Surfaces sans pour autant y être officiellement affilié, François Rouan a mené une trajectoire singulière, déconstruisant la structure traditionnelle du tableau pour ouvrir de nouvelles pistes dans le champs de la peinture contemporaine.
Complexes et érudites, ses nouvelles peintures s’inscrivent dans la continuité de trente années d’expérimentation et d’engagement – une « utopie politique à dimension humaniste ». Ambiguës, les figures et références iconographiques sont ornementées de motifs rappelant les fragments abstraits de la méthode fondatrice de l’artiste : le tressage.
La galerie ci-dessous vous donnera un aperçu de quelques oeuvres.







Né à Montpellier en 1943, François Rouan intègre l’École Nationale Supérieure des Beaux-arts en 1961 lorsqu’il s’installe à Paris. Suite à ses recherches sur les collages, il aboutit en 1965 à ses premiers tressages, d’abord de papier gouaché puis de toiles peintes, découpées et réassemblées en trame. Il se tourne ensuite vers d’autres techniques dont celle des « hachures » ou de la cire. Il se laisse alors guider par des matériaux épars qu’il associe dans des compositions imposantes pour en faire des semblants d’hommages, incorporant ainsi à son travail des références à l’histoire de l’art. La forte présence matérielle de la surface de son
œuvre, la fragmentation lumineuse et les rythmes colorés contribuent de concert à l’avènement d’un nouvel espace, d’un tableau, d’un mode de peinture original et immédiatement reconnaissable.
A partir de 1980 il élargit sa pratique à d’autres médiums, photographiques et filmiques. Ses images se jouent dès lors de l’inversion et l’opposition photographie/peinture, abstraction/figuration, vrai/faux et voient le commencement de ses « tressages de négatifs ».
Les années 1990 sont consacrées à de nouvelles conversations autour de l’image du corps notamment – féminin, masculin, attaqué ou magnifié. Ses « coquilles » témoignent d’une palette de couleurs inédites, crues : rouge, magenta, rose et d’un jeu troublant d’apparitions et de formes. La décennie 2000 – 2010 montre une continuité de l’approche et des procédures, avec une réapparition de la figure.
Pensionnaire de la Villa Medicis en 1971-1973, il reçoit en 1985 la distinction de Commandeur des Arts et des Lettres.
En septembre 2024, le musée des Beaux-Arts de Lyon lui consacrera une grande exposition rétrospective.
La galerie Templon, rue du grenier Saint-Lazare, expose les oeuvres de François Rouan jusqu’au 13 mai 2023.
A propos des arbres à loques (troisième image de la galerie), j’avais édité un article sur ceux de Sénarpont. Vous le trouverez toujours à sa place sur ce blog : https://carnetsdevy.com/2017/04/11/les-arbres-a-loques-de-senarpont/
magnifique ! merci pour ce partage
J’aimeAimé par 1 personne
Quel travail! Les chambres Sienna me touchent particulièrement. Mais tout m’interpelle, tout me bouscule et me charme.
J’aimeAimé par 1 personne
Et à voir en réel, tu imagines la grandeur, et le dialogue qui se fait entre les toiles et nous.
J’aimeAimé par 1 personne