Frelons asiatiques, le combat

Contrairement aux guêpes, les frelons asiatiques se battent rarement ensemble. Du moins, c’est ce que j’ai remarqué, ils sont plutôt partageurs les uns avec les autres. Pourtant ce jour-là d’août 2022, ces deux-là ont livré un combat dignes des titans qu’ils sont dans le petit monde des insectes qui m’entourent. Pour quelle raison ? Je n’y ai même pas réfléchi sur le coup. Je patientais devant la margelle, espérant capturer quelques images de Mu la musaraigne, lorsque ce combat a éclaté.

C’est dans le cadre de mon classement d’archives photos afin de constituer un livret ou page par animal du bois que j’ai retrouvé celles-ci (si vous agrandissez, vous pouvez voir le large écartement des mandibules de celui de gauche):

Les frelons ne sont pas aimés, à juste titre, certainement. Ce sont tout de même de bien belles bêtes. Nous avons eu jusqu’à quatre frelons asiatiques en même temps cet été, plus que les autres années, c’est certainement le manque d’eau qui les amenait dans notre jardin où se multipliaient les coins fraîcheurs pour les oiseaux, les guêpes et les abeilles. Nous avons cherché le nid, introuvable dans la densité de la canopée. Et j’avais oublié, jusqu’à dimanche, alors que je marchais dans l’allée Marie, je l’ai aperçu tout au sommet du houppier d’un arbre très haut. Un énorme nid que la chute des feuilles avait mis à découvert depuis sans doute plusieurs mois. Nid colossal détruit en partie. Il est donc fort probable que les frelons venaient de ce nid qui se situe à environ trois cents mètres de chez moi, peut-être moins.

J’ai pas mal d’archives sur les frelons (beaucoup moins sur les européens qui sont beaucoup plus discrets) dans mes photos. De la première fois où pour avoir voulu faire ripaille avec des guêpes qui se régalaient d’une crevette, le gros hyménoptère fut presque lunché par celles-ci (pour ceux qui ne l’auraient pas vu, un trailer traîne toujours sur ces carnets : Drame au bois.

Du frelon creusant la pomme qui était là à la nuit tombée et déjà là au jour levant, un travailleur forcené. Un mâle, donc pas de dard, je savais que je ne risquais rien, j’ai pu faire tranquillement quelques photos macro. Du frelon meurtrier qui découpa en trois parties une pauvre guêpe.

Et cet été caniculaire, l’amas d’insectes sur une pomme abandonnée par les merles, trois frelons deux guêpes un papillon et quelques mouches. Les guêpes (toujours très pestes) excitant les frelons en voulant manger exactement là où ceux-ci se trouvaient, le pauvre papillon faillit bien en faire les frais, le frelon ayant raté la guêpe qui s’échappa d’entre ses mandibules, se retourna agressif vers le papillon qui se recroquevilla sans même penser à s’envoler. Heureusement, le frelon s’est calmé. Papillon fut sauvé et se remis à sucer le jus de pomme.