Fricassée de champignons

Idéale pour les cueilleurs de jonquilles, le bois fut généreux ce dimanche. Gros bouquet en main, un homme cherche à en ajouter quelques unes. Difficile. Plus loin un couple s’affaire à cueillir les feuilles d’ail des ours et font jaillir l’odeur doucereuse de la plante. Mais alors que je voulais vous parler de tout autre chose, je tombe dans l’univers fascinant des champignons. Il faut dire qu’au moment où on pense printemps, on a tendance à les oublier, et pourtant hier, je découvrais ces magnifiques oreilles de Juda.

Des oreilles de Judas (Auricularia auricula-judae) sur le tronc d’un arbre. Etait-ce un sureau, son arbre de prédilection (Judas se serait pendu à un sureau) ? A vrai dire, je n’ai pas regardé de quel arbre il s’agissait (je verrai si je peux l’identifier et compléter cet article la prochaine fois que je passe à côté). Comestible en petites quantités, je lis que ce champignon, proche du champignon noir très connu dans la cuisine asiatique, est responsable du syndrome (purpura) de Szechwan (Chine – Sichuan), une affection des plaquettes sanguines causant entre autres choses des saignements de gencives, voir des hémorragies. Bah, je l’ai laissé sur son arbre vivre sa vie.

Passons au Daldinia concentrica – je rencontre assez souvent ce champignon dur à l’aspect charbonneux qui pousse sur les arbres morts qu’il décompose, les frênes en particulier. Il aurait des propriétés cicatrisantes, allume-feu, anti-crampe si vous le glissez au fond de votre poche. J’en ai traîné un dans ma poche pendant plus d’une année. Aurais-je souffert de crampes si je ne l’avais pas eu ? En tout cas, lui, n’a pas changé d’aspect.

A peine visible, cette espèce de matière rose-violette, ressemblant à un chewing-gum mâchouillé (ou à une sorte de cervelle), était collée sur le côté d’un tronc de bouleau tombé que je photographiais souvent depuis mon arrivée au bois. Il s’agirait d’un Ascocoryne sarcoïde. Un champignon saprophyte, c’est à dire qui se nourrit de matière morte. Les champignons sont de bons nettoyeurs. J’ai photographié celui-ci en février 2020, c’était à peu près la seule couleur du bois du moment. Je l’ai recherché l’année dernière, de même que cette année sur le même bouleau qui a grandement continué à se décomposer, mais point de champignon. A noter qu’il fut précédé durant deux ou trois ans par un autre champignon plus tenace que j’appelais mon « petit ange » du fait de sa forme. J’allais parfois le saluer, comme je salue le Vieux Sage, que j’appelle aussi l’arbre aux enfants racines qui se trouve non loin de là.

Les champignons aussi vieillissent, j’avais photographié celui-ci qui paraissait me regarder de façon bien guillerette alors que je me dirigeais vers l’arbre au corbeau. Trois jours plus tard, le masque souriant était ravagé par d’autres formes de vie qui le firent s’effondrer sur lui-même et rejoindre d’autres réseaux nourriciers. Au centre, je pense qu’il s’agit d’une trémelle mésentérique (Tremella mesenterica) (champignon gelée comme les oreilles de Juda).

Il y a bien d’autres sortes de champignons dans le bois, nous y reviendrons peut-être plus tard. Pour terminer voici d’autres images de champignons prises au bord de la terrasse avec mon smartphone équipé d’un petit objectif macro.

8 commentaires sur “Fricassée de champignons

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    1. Ah vous voyez vous leur trouvez une « drôle de tête », c’est donc tout à fait logique que je me sois mise à leur parler. A vrai dire je ne ramasse jamais de champignons sauf en images.

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