Germaine Richier – Centre Pompidou

« Mes statues ne sont pas inachevées. […] Je les ai creusées, déchirées pour qu’elles soient variées de tous les côtés, et qu’elles aient un aspect changeant et vivant. »

Formée à la tradition de la statuaire en bronze d’Auguste Rodin et d’Antoine Bourdelle, Germaine Richier ( 1902 – 1959) occupe une place incontournable dans l’histoire de la sculpture moderne. Elle crée un univers profondément original et invente de nouvelles images de l’humain, jouant des hybridations avec les mondes animal et végétal. Cette exposition met en relief sa volonté de créer des sculptures vivantes, à même de saisir l’humain dans sa violence et sa fragilité, de révéler sa vie intérieure et les métamorphoses qui le traversent.

Des cinq parties de l’exposition, voici un petit aperçu :

Seul l’humain compte avec les portraits et l’exercice du nu. Entre 1920 et 1930, les portraits constituent la part majeur de l’oeuvre de Germaine Richier.

« Une seule discipline. Faire des bustes ressemblants pour se retremper de temps à autre dans la réalité. C’est une leçon d’humilité. »

Particulièrement touchée par L’Orage et l’Ouragane. Peau grêlée et imposantes statures, lui le visage fracassé et elle évoquant à la fois la violence et la survie, il est indéniable que se dégage de ces deux créatures une puissance fascinante.

Nature et hybridation, la régénération de la figure humaine passe par son hybridation avec les formes de la nature. Son atelier se peuple d’êtres composites : sauterelle, mante, chauve-souris et autre animaux méprisés. Ces êtres hybrides semblent toujours prêts à bondir ou à s’envoler.

Mythe et sacré. Ses créatures hybrides (ogre, cheval à six têtes et autres monstres fabuleux) renvoient aux récits des origines, aux contes et légendes.

Dessiner dans l’espace. La sculptrice trace directement sur le corps de ses modèles des réseaux de lignes. Ces constellations graphiques se retrouvent dans ses gravures, un art qu’elle pratique avec passion dès 1947.

Figures (Rimbaud II) – 1949 – 1951

Matériaux et couleurs. La sculptrice mène dans les années 1950 des recherches très diverses, utilisant la filasse, la cire, les os de seiche, le plomb dans lequel elle sertit des morceaux de verre coloré.

« Le but de la sculpture c’est d’abord la joie de celui qui la fait. On doit y sentir sa main, sa passion. La sculpture est grave, la couleur est gaie. J’ai envie que mes sculptures soient gaies, actives. Normalement, une couleur sur une sculpture, ça distrait. Mais après tout, pourquoi pas ? » Germaine Richier

Ci-dessous « L’échiquier, grand », dernière oeuvre majeure de l’artiste. Tout son art s’y manifeste : le thème du jeu, l’agrandissement, l’hybridation, l’intégration d’objets, la polychromie, la suggestion de mouvement. Prenez place sur un des bancs placés face à l’oeuvre et laissez-vous emporter.

J’ai beaucoup aimé les oeuvres en collaboration avec d’autres artistes. Que ce soit Zao Wou-Ki ou Maria Helena Vieira da Silva (que j’apprécie particulièrement, à quand une exposition sur cette peintre ? (question que j’ai posée, profitant de l’enthousiasme d’une visiteuse qui disait qu’elle attendait l’exposition de Germaine Richier depuis 40 ans, mais qui n’eut pas de réponse)).

Vous l’aurez compris, avec près de deux cents oeuvres c’est une belle et fort intéressante exposition que nous propose jusqu’au 12 juin 2023 le Centre Pompidou. A voir et revoir.

7 commentaires sur “Germaine Richier – Centre Pompidou

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