« Telle une armée, ces présences se redressent et exposent leurs cicatrices de fils suturées. Parées de leurs « armors », elles marchent fièrement vers l’avenir et nous content ainsi leur histoire de la féminité. » Jeanne Vicerial
Et c’est en effet des présences fort impressionnantes qui vous accueillent lorsque vous franchissez la porte de la galerie. Immobiles, ces guerrières sombres semblent veiller telle une armée silencieuse. Vous vous approchez et découvrez un visage, puis un coeur révélant une vibration, la vie, leur féminité.

Les Armors faites d' »amour » autant que d' »armure », nous mènent le long du parcours…

… jusque devant les « sex-voto », une accumulation d’objets-offrandes. Sur le mur s’accumulent des vulves en fleur, des petits organes vestimentaires… A travers ces objets, l’artiste approfondit une réflexion sur la place actuelle des genres et des corps féminins, une place oscillant depuis des millénaires entre sacralisation et maltraitance.

Nous descendons ensuite au sous-sol, des Armors blanches nous attendent dans l’obscurité. Près d’un film à visionner, il y a cette pièce qu’il serait facile d’ignorer, dans laquelle une magnifique gisante repose dans une paix éternelle veillée par sa gardienne.


Jeanne Vicerial est née en 1991, elle vit et travaille à Paris. Après des études de costumière puis un Master en Design vêtement à l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris, elle s’engage dans un travail de recherche qui la mène jusqu’au doctorat SACRe (Sciences, Arts, Création, Recherche), thèse soutenue en 2019. Elle est la fondatrice du studio de recherche et de création CLINIQUE VESTIMENTAIRE. Au-delà de ses créations personnelles, elle initie de nombreuses collaborations avec des artistes d’horizons divers : photographes, sculpteurs, performeurs, chorégraphes, musiciens, parfumeurs… Elle fut pensionnaire de la Villa Medicis en 2020.
Elle questionne à travers ses oeuvres les moyens de conception vestimentaire contemporains et la dichotomie sur mesure/prêt-à-porter pour se focaliser ensuite davantage sur la place de la femme et du corps féminin dans la société.
Au centre de l’exposition, un robot s’apprête à suivre les ordres d’un programme informatique afin de tisser la sculpture en attente (il ne fonctionnait pas lorsque j’y étais).

Jeanne Vicerial expose jusqu’au 11 mars 2023 à la galerie Templon, 28, rue du Grenier Saint-Lazare, 75003 Paris.
Et pour en savoir plus voici un court film de présentation de l’exposition :
Impressionnant! Aussi hiératiques que les sculptures de Barbara Chase-Riboud, qui sont pourtant abstraites.
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Intense & remarquable.
De force et vulnérabilité.
Merci.
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