J’aimerais dire qu’il s’agit d’un rossignol mais le chant nocturne de 4h40 est bien celui d’un rouge gorge. De deux peut-être bien, une joute sonore, des deux côtés de la route du vieux chêne. Le lampadaire réverbère au milieu n’y est sûrement pas pour rien.
Pas rendormie, joué avec Insomnie qui n’était pas au mieux de sa forme, mots moribonds. Il est 7h41, le ciel s’éclaire au dessus des arbres. Un peu de vent s’entend. Je vais chausser chaussures de marche et monter aux champs pour voir naître le jour.
Vent plus fort que prévu et pluie surprise, la promenade fut de courte durée, il faut mettre l’appareil photo à couvert. Goélands, corneilles et brume. Des pas derrière moi, un fantôme sans doute puisqu’aucun visuel quand je me retourne. Les grenouilles sont enfin sur le pied de guerre, elles font ce qu’elles peuvent avec bien du retard. Ce qui n’a de sens que pour moi.
Mon thé est encore tiède lorsque je rentre dans mon abri. La pluie timide prend de l’aplomb par la force du vent.
Un temps à lire. J’ai prévu de faire un tour dans ces trois livres. Le premier me donne quelques frissons tant il dépose du lointain dans ce qui est creux en moi, livre de photos avec un très beau texte de Baptiste Morizot sur la forêt primaire de Białowieża située à la frontière entre la Pologne et le Bélarus.
J’espère que le second, Le réensauvagement de la ferme à Knepp (en Angleterre) et qui commence sinistrement par une hécatombe du nombre des oiseaux me plaira autant que La prairie (vie privée d’un champ anglais), de John Lewis-Stempel, dont je conseille vivement la lecture aux amoureux de la nature et de son observation quotidienne, et non moins poétique, puisqu’il s’agit d’un journal sur le temps d’une année. Dans un seul paragraphe j’y ai joyeusement trouvé tous les passériformes qui vivent autour de moi, et découvert le pipit farlouse que je ne connaissais pas mais que j’ai ensuite vu sur une de mes photos.
Le troisième, évidemment, je ne pouvais passer à côté d’un tel titre, et puis j’aime lire (et écouter à la maison de la poésie à Paris, par exemple) Marielle Macé (lire son livre Nos cabanes).
J’écris beaucoup la nuit, mais rien que le jour ne veuille laisser lire. Alors je parle de tout, de rien. L’hiver prendra bientôt fin. Affirmation très suggestive.

Merci d’être passée dans mes carnets, l’occasion de découvrir les vôtres. J’aime tant vos journaux d’observations, j’ai de quoi rattraper mon retard et je trépigne à l’idée d’aller grignoter des lectures ici dans mes temps de pause. J’observe aussi beaucoup les oiseaux co-habitants du jardin (un tout petit jardin en plein village de ce que j’appelle une fausse-campagne), vos mots font échos. Je note La Prairie, que je connais pas, merci !
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Merci à vous.
C’est étonnant, lorsqu’on clique sur lunedepassage en haut du commentaire, on atterrit sur un site différent de celui de vos carnets (un site politique de 2007 intitulé lunette de passage). Est-ce normal ?
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Ce n’est pas normal, très étrange, merci de m’avoir prévenue, je crois que c’est réglé !
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Tant mieux. Vous allez peut-être gagner plus de lecteurs. Vos articles le méritent.
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Un lampadaire, un rouge-gorge.
Une insomnie.
Un peu de vent, de mots-rubans.
Un vieux chêne qui veille.
La brume et les fantômes.
Un abri et du thé.
Et le temps qui s’en porte bien.
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Note que j’ignore pourquoi j’ai écrit lampadaire au lieu de réverbère. Sans doute devais-je rêver à un dromadaire éclairé par les tirs croisés des chants des deux rouges gorges. Le bois n’est pas de tout repos, tu vois.
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Merci, lire ça c’est chouette. Et je continue de venir picorer des bouts de texte ici, un régal.
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Merci.
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Je suppose que tu connais Sue Hubbell et son « année à la campagne »? J’y vois des similitudes avec tes observations et ton art.
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Pas du tout. Merci pour l’info.
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