Des grenouilles aux champignons

Je fouille dans mes archives photographiques du bois, il y a toujours à faire, classement, tri, projet de nouveau livret. Au bout de quelques heures, passées en 2022, je me dis, me demande, constate, peut-être à tort mais tout de même, c’est ici une évidence, l’année commence avec les grenouilles et se termine avec les champignons si nous allons de février à octobre, les trois suivants novembre décembre janvier étant comme une longue attente, une léthargie, un repos bien mérité avant de repartir, le moment où les oiseaux nous accompagnent pour qu’on ne se perde pas. Vogue toujours le navire, nous toucherons bientôt terre pour rebâtir les nids et le labeur bouillonnant reprendra puisque c’est par lui que vibre le fil d’un équilibre à l’autre pour toujours, de sève et de sang, tisser la vie quoi qu’il en advienne. Et si je bafouille quelques mots, c’est comme pour passer au large des attentes.

Attente… nous en sommes à deux grenouilles bien cachées au bord de la mare, immobiles. Peut-être deux mâles si ça se trouve. Je cause, je cause mais c’est pour tromper mon impatience. Hé quoi, de quoi as-tu hâte ? Si ce n’est pas aujourd’hui ce sera demain. Deux grenouilles impatientes elles aussi. On peut voir les choses autrement : deux grenouilles bien tranquilles en attendant que la frénésie commence.

Tout de même, quel bonheur de revoir Troglodyte, il avait disparu depuis le grand froid. Le voici qui vient de profiter du bain de boue qu’offre le grand pot à tous les oiseaux, du merle au troglodyte, en passant par le rouge gorge, la grive, les mésanges, etc. Donnez à boire de l’eau propre aux oiseaux, changez l’eau tous les jours, tu parles, ils adorent l’eau boueuse. On en dit des choses. On en dit.