Quelques semaines sans dessiner et je me retrouve en bas de la montagne, le souffle court, les mains embourbées dans l’hésitation, et la tête dans le flou. J’y pense, je sélectionne des photos qui me serviront. Mais rien n’est simple, bien sûr, tout me semble toujours à réapprendre ce que je n’ai jamais appris sinon en tâtonnant, je sais qu’il suffirait de commencer, ça s’ouvrirait dans ma tête, le monde, l’intime, la rencontre au bout du crayon. Non, rien n’est simple. Jamais. Bien sûr. C’est peut-être simplement de la flemme. Alors je procrastine, je me perds dans les heures à observer, à lire aussi des livres que personne ne lit, à me dire que je me rapproche de la motivation qui me lancera dans une nouvelle série du monde sensible. Pourtant la nuit, ça pense, ça développe des possibilités, des projets insensés, des petits délires qui se seront perdus au matin. Peut-être que poser les mots ici, ça me fera un électrochoc, la peur de ne plus savoir faire s’évanouira, ce sera comme une promesse, alors l’univers tourbillonnera de nouveau, et sans même m’en rendre compte j’aurai devant moi une page blanche sur laquelle la première plume se posera. Et je ne me dirai plus rien du tout, plus rien n’arrêtera le désir, l’amour (parce qu’il y en tant dans le détail), l’ivresse qui saura me tenir jusqu’à la fin.




Oui, cette ivresse.
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