Livre des heures (1) – La traversance

Notes du lundi 30 juillet 2018 – maison du bois

  • 5h18 – la chouette hulotte ulule au loin. Elle annonce la fin de la nuit. J’attends le premier chant des oiseaux diurnes.
  • 5h25 – étrangement le silence règne par ailleurs alors qu’il y avait tant de vie (remue-ménage ?) à la même heure il y a encore si peu de temps. Après la furie du printemps, le temps du repos semble avoir sonné.
  • 5h34 – la hulotte vient de se taire. Total silence. Attente. Ne pas me rendormir.
  • 5h43 – le ciel commence à s’éclaircir dans la trouée canopéenne en haut de ma fenêtre. Toujours le silence.
  • Mais si c’est le merle qui donne le coup d’envoi des chants du matin (?) et qu’il n’est plus là. Alors qui ?
  • 5h55 – premiers trilles de la journée, c’est parti. Mésange ? Une seule pour le moment. Et puis d’autres doucement émergent et lui font écho très timidement.
  • 6h43 – les merles ont-ils disparu ? Invisible et pourtant j’entends leurs pok pok pok caractéristiques. Peut-être la merlette. Elle, est toujours là. Au loin, très loin un merle chante. Si loin. Il se passe alors une chose très bizarre. Je suis sur la terrasse, mon regard s’enfonce dans le bois, il m’élève et navigue entre les feuillages divers, une projection visuelle comme un rêve éveillé, je me fraie un chemin toujours plus loin, comme lorsque j’étais enfant et que j’avançais à travers l’Univers, cherchant à en atteindre les limites.
  • 7h20 – il est temps de partir pour Paris.

Vous me mettez à rude épreuve les oiseaux, vous faites de moi une parfaite étrangère. Boucle d’étonnement et d’incertitude. Et je ne cesse de chercher des ouvertures pour vous approcher remettant sans cesse ma perception du monde en mode try again. Et si l’amour n’est pas un trop grand mot, je vous aime sans exigence aucune. Vous m’apprenez l’impermanence, la rigueur de la vie, son équilibre malgré tout.

6 commentaires sur “Livre des heures (1) – La traversance

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  1. au coeur du bois
    à l’aube
    au milieu du silence
    j’attends le jour
    et le premier chant
    ne pas me rendormir
    voler avec eux, comme eux,
    ou comme moi, enfant,
    et me voir rappeler
    une fois de plus
    l’impermanence
    celle de moi
    et du monde

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