Museum live

C’était une jolie soirée, jeudi 28 juin. Le Centre Pompidou ouvrait les portes de son musée d’art moderne – il suffisait de retirer un petit autocollant distribué à l’entrée du musée –  et offrait dans le forum des jeux, un concert, des sucettes, etc. Franchement, si vous voulez visiter gratuitement le musée aux quatrième et cinquième étages, Museum live est parfait, il y a très peu de monde.

J’ai commencé par me faire un tatoo, il s’agissait de dessins extraits d’un livre d’artiste. Le choix se posait entre des fleurs, un vase, un pinceau, et… une banane. Elle était si jolie cette petite banane que c’est elle que j’ai décidé de me coller sur la peau pour la soirée (« ça part à la première douche », assure la jeune femme qui distribue un coton mouillé d’eau pour l’appliquer, « combien de temps ? » « une minute », je compte en appuyant, le tatoo a pris sa place – la photo ci-contre date d’aujourd’hui 04 juillet pour dire que la banane a décidé de rester avec moi pour l’été).

Un coup d’oeil sur le programme, je vois qu’une performance danse/théâtre est prévue juste à côté, j’attends.

Un homme est en train d’installer les branchements de sa guitare. Il porte un masque en carton sur lequel est représenté le visage de Marilyn Monroe. Cinq femmes et un guitariste vont rendre hommage aux femmes, trois en particulier, qui ont participé aux créations d’Andy Warhol et sont tombées dans l’oubli (sa mère, une suicidée, une qui a voulu le tuer). Quinze minutes délicieuses pour un court spectacle sonore et chorégraphique. Une belle interprétation. Bravo à la compagnie La Saraghina.

Le jeune homme qui était venu s’asseoir à côté de moi me suit et me demande ce qu’il y a ensuite au programme. Personnellement, je ne voyais que le concert prévu dans le forum. Il venait de Chine, étudiant en marketing, « je vais vendre du rêve », me dit-il, je tique en souriant, « le rêve ne se vend pas ». Il découvrait les musées parisiens. Emballé. Nous avons passé une petite heure à bavarder, à discuter d’art, de la vie, de nos vies, un peu. Il aurait aimé que je le rejoigne dans une association qui encourage les conversations entre Chinois et Français. La première prise de contact entre nos deux langues fut lorsqu’il me dit qu’un peintre chinois exposait en face du Palais de Tokyo. Zao Wou-Ki, je lui réponds, il répète le nom comme je l’ai prononcé, il fait la grimace, très légère, et le prononce à son tour en chinois. Je me lance aussitôt, et comme j’ai eu la chance d’apprendre durant un an la prononciation chinoise avec un chinois qui ne me lâchait jamais avant que je prononce exactement, j’ai un peu d’assurance. « Biennn !!! », il me félicite, alors il faut bien dire que le courant est vite passé entre nous. Beaucoup de rires aussi. Surtout lorsque je lui dis que j’habite la banlieue (il était fier de me dire que j’étais une « banlieusarde »). Le 9-3 l’a un peu troublé, « c’est pas bon pour les Chinois là-bas, il y a des gangsters ». Il me raconte un ami blessé, il ne sait pas trop dire, je rectifie ses hésitations, ses mots, « arme à feu », « blessure ». Hum… nous voilà partis sur une discussion qui lui aura appris nombre de mots français. Pas étonnant qu’il me dise « Tu ne veux pas qu’on reste en contact ? » et qu’il me propose de venir discuter avec des Chinois. Je pourrais apprendre le chinois qui est « très facile, il suffit d’écouter ». Oui oui oui. Mais non, les horaires ne conviennent pas. Nous continuons à parler de ma ville dans laquelle je lui signifie qu’il faut juste savoir se déplacer, tracer sa route, sans peur. Mais je ne suis pas chinoise, c’est vrai. Pourtant ils s’installent je lui dis encore, c’est pour ça que j’ai voulu apprendre le chinois. Il me dit plusieurs fois de faire attention à moi, ce à quoi je réponds qu’il n’y a pas de soucis à se faire et que je tiens à rester entière. Expression encore qui le fait éclater de rire. « Rester entière », tiens oui, c’est peut-être drôle. Voilà, cette rencontre éphémère fut un excellent moment. Il est parti rejoindre sa petite amie, j’allais assister au concert de Charlotte et Magon.

Charlotte et Magon, je ne connaissais pas ce duo de « cosmic pop ». Ils étaient quatre sur scène et j’ai immédiatement aimé ce que j’entendais et voyais. Mon corps appréciait aussi. Vous trouverez plus bas une vidéo d’un de leur titre.

 

Je ne me suis pas fait poser de paillettes, je n’ai pas mangé de chupa chups, je n’ai pas pris de cours de hula hoop, mais tout cela était fort possible aussi, tout comme se défouler en jouant à un jeu de travball énergiquement animé par des drag queen.

Ce museum live était tout à fait différent de celui où j’étais allée le 14 janvier 2016 dont vous trouverez ici mon compte-rendu.

***

Et pour en savoir plus sur l’endroit où je vis :

 

 

Avec un article du bocal que je recycle : T’as mangé quoi à midi ?

8 commentaires sur “Museum live

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  1. Très touchée par cette anecdote du « rester entière ». J’imagine sans mal comme l’image peut sembler curieuse dans une langue étrangère…
    Ceci dit c’est quand-même ce que j’ai envie de vous dire aussi.
    merci.

    J’aime

    1. Oh, je le souhaite à tout le monde. Faudrait pas non plus se faire une idée terrible de ma ville. C’est juste une ville pleine de caractère comme le dit la chanson, qui craint un peu à ses heures mais aussi pleine d’humanité.

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