Les oeuvres de Zao Wou-Ki, j’ai beaucoup aimé et beaucoup vu dans le passé. Mais à vrai dire, je n’avais pas vraiment l’idée de visiter cette exposition. Il se trouve que j’allais au Musée d’Art moderne, alors bien sûr, j’en ai profité. Je ne m’attendais pas à être tant emballée, j’ai été époustouflée dès le premier tableau, un triptyque hommage à André Malraux, débordant de mouvements et de matière. Les autres visiteurs semblaient avoir autant de mal que moi à s’en détacher.
Il ne s’agit pas d’une rétrospective mais d’une présentation d’oeuvres grand format sur une période allant de 1950 jusqu’au début du XXIème siècle.
Si Zao Wou-Ki a connu l’expérience de l’immersion dans le tableau devant les Nymphéas de Monet, c’est notre tour de nous laisser capturer, emporter avec éblouissement par ces toiles abstraites dont chaque petite portion semble être une invitation à s’enfoncer dans un monde onirique.
On notera d’autres hommages comme celui au compositeur Edgar Varèse.
Et puisque l’intitulé de l’exposition est L’espace du silence, je me tais et vous laisse découvrir quelques toiles que vous pouvez agrandir si vous le souhaitez.
« L’espace est silence. Silence comme le frai abondant tombant lentement dans une eau calme. » Henri Michaux



Le titre Nous deux du tableau ci-dessous évoque le titre du poème qu’Henri Michaux écrivit à la mort de sa femme en 1948. A travers lui, Zao Wou-Ki exprime la douleur de la séparation et de la perte.





Evocation de la dynastie Han (205 av.J.C. – 220 apr. J.C.), cette oeuvre utilisant huile et fusain, fusionne dessin, peinture chinoise et peinture occidentale sur un fond monochrome à l’huile. La forme s’inspire d’un décor funéraire Han de Liaoyang mais elle est surtout une rêverie sur l’héritage du passé et sur les ruines.

Le site du MAM, ici.
cette fois c’est à la technique utilisée que je suis sensible………j’adore les lavis et d’autant plus ceux à l’encre de chine que j’ai tellement aimé composer…..et puis ces bleus…..ah ces bleus! ça me donne des envies…….alors merci de réveiller ce qui sommeille encore en moi grâce à ce magnifique reportage
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Réveiller mutuellement ce qui sommeille en nous, n’est-il pas un de nos grands plaisirs, chère Maly ? Et une aubaine certaine.
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ouiiiiii!
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Superbe exposition, en effet ! Votre article en rend compte de la plus belle manière.
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Merci, Marie-Anne. J’ai bien d’autres photos, comme le superbe triptyque en hommage à Malraux, mais avec des gens dedans, alors je ne peux pas les mettre ici.
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Et moi, tu vois, je me serais rendue là avec un enthousiasme certain. À tes côtés, encore mieux. Je m’imagine facilement plonger et me baigner avec délice dans ces toiles grand format. Et rester en silence devant certaines pendant un long moment. Mais voilà, et c’est là que le bât a souvent blessé pour moi dans les expos qui m’ont plu : comment rester seule longtemps devant chacune, avec personne devant qui cache l’œuvre, ou autour qui s’impatiente. Je me vois devenir de plus en plus gourmande dans les musées, pour ne pas dire égoïste, et en ressortir de plus en plus souvent avec l’impression de n’avoir fait que me tremper le bout des orteils. Visite de nuit peut-être?
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Oui, c’est souvent le problème. Et la nuit, il y aurait toujours du monde aussi. Visite privée, peut-être… mais bon.
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Oui, c’est un rêve de s’immerger seule et sans limite de temps devant une oeuvre de Zao Wou-ki. Presque ça dans le petit musée de Pully en Suisse, 2015. Ou se plonger dans sa monographie, ce qui en offre un avant-goût. Des merveilles d’onirisme.
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En effet, une seule oeuvre suffirait à faire notre bonheur.
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Et je m’imagine traversant les apparences. Merci ‘vy!
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Et de quelle poétique façon vous le feriez !
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