Encore une fois tu te rends compte que la seule chose qui te relie aux hommes, ce sont les mots. Que tu n’as qu’un seul recours, écrire, encore et encore, tel Sisyphe, rouler l’encre de ligne en ligne jusqu’au point final qui te fera basculer vers le néant. Alors te relever, pour écrire. Usurper une identité vaguement humaine ne te mènerait que dans le brut du mensonge, ce qui n’a rien d’élégant, conviens-en. Aucun héros ne viendra à ton secours petite âme de papier mâché. Ils n’existent pas plus que toi. Et si quelque part, au milieu d’une forêt incertaine, tu as la sensation d’avoir été sans rien extraire de ta solitude, et que tu te demandes si cette fois tu t’en sortiras, cesse veux-tu cette attente infondée dont les multiples issues ne sont que des impasses. Tu ne peux t’échapper de ton livre. N’être pas un oiseau ni un ange et pourtant déployer tes ailes pour passer de l’autre côté de l’horizon, c’est ton unique moyen de tourner les pages. Chair de mots, Héloïse, n’oublie pas ce que tu es, toi qui es née de la sève d’un arbre, d’une plume et d’une chute dantesque. Et si tu te nommes ici pour donner le change, tu n’ignores pas que nul ne fera jamais lecture de ta vraie nature. Oublie la patience petite sirène des lieux insanes, ton chant jamais ne touchera aucun coeur de marin. Souviens-toi seulement que le temps n’est jamais gris pour qui ne regarde pas en arrière.
Il s’agissait d’écrire un texte contenant neuf mots imposés : Demande Attente Patience Héros Brut Lecture Usurper Élégant Unique
Vous trouverez les autres textes participants à cette contrainte sur le blog des Oulimots
De la poésie des âmes
à celle d’un crayon noir.
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J’aime comme les mots dessinent aussi.
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Les mots sont aussi des dessins. J’ai bien aimé
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Merci, Ghislaine, bienvenue ici.
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