D’hier à aujourd’hui. Hier, c’est juillet 2004, j’avais posté ce texte sur mon site de l’époque : L’autre – dimension. J’écrivais alors un récit en images et mots. Si je ressors ce texte et cette image (j’ai eu ma période pomme) du placard c’est que les personnages sont venus me titiller ce week-end pour se faire croquer le portrait (deux dessins que je pose à la fin de l’article).
Le fossoyeur est amoureux de la funambule. C’est le bruit qui court, un bruit qui court vite, d’autant plus vite qu’il est aveugle, se cogne contre les murs, et ricoche, éclate, se déforme et se multiplie comme un immense rire dans un hall de gare désaffectée. Il court, et je m’essouffle à vouloir suivre cette cacophonie. Pause. Je me présente, je suis pigiste pour le journal local. Simple pigiste, alors que je ne vois nulle part de rédacteur en chef pourquoi ne suis-je que pigiste ? Est-ce parce que je suis le plus jeune, ici, qu’on me refile les petits boulots ? Il était un petit navire… On verra bien qui mangera l’autre… Alors le pigiste court tel un bruit qui se répand là où il peut se glisser. Mais méfiez-vous des bruits qui courent et de ceux qui leur filent le train. Ce bruit-là fut d’abord une ondulation informe avant de devenir déferlante et changer le profil de l’Histoire. Selon ce que j’en ferai. Mon rôle est d’interviewer, avec ou sans consentement, je traduis les propos. Je mène une enquête approfondie sur la personne visée, tellement approfondie que j’en oublie ma propre identité, sur laquelle, d’ailleurs, aucun bruit ne court. Par exemple ce fossoyeur qui nous transforme le monde en troglodytes formant autant de pièges dans lesquels on se tord et se brise les chevilles, j’ai découvert qu’il serait amoureux de la funambule… et le faiseur de bruit que je suis, moi, le pigiste sans rédac chef, vous aguiche tout un monde avec un titre fabuleux, je ne vous ferai pas « le pigiste amoureux de la funambule », certes non ! C’est porteur un fossoyeur amoureux… vous parlez d’une affaire… et d’une funambule en plus… qui passe son temps dans le ciel de la cité, perchée sur son fil, araignée du soir évoluant à travers la toile d’un cosmos sur lequel aucun astronome ne s’est encore penché. Une funambule évaporée déroulant des histoires légères et printanières, sur des airs soufflés par quelque descendant indirect d’Eole (épris de la belle lui aussi ?), qui s’en va les emporter jusque dans les profondeurs obscures que seul un fossoyeur peut fréquenter. Il est A-MOU-REUX, l’extravagant creuseur au petit brin de poésie lancé vers le coeur de la fileuse.
Par contre, aucun bruit ne laisse sous-entendre que la funambule soit amoureuse du fossoyeur. Ce qui ne signifie pas que cela n’est pas. Il suffirait que le petit pigiste que je suis l’imagine un peu fort pour que le murmure se répande… mais mon plaisir n’est-il pas de laisser les soupirs en suspension ?
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le fossoyeur – la funambule (janvier 2018) crayons aquarelles et encre sur papier
Et pour ceux qui se poseraient la question, nous n’avons aucune nouvelle du pigiste… en tant que pigiste, mais un bruit court qu…………..
Mais mais mais tu t’ai acheté un nom de domaine ? 🙂
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J’ai surtout voulu supprimer les pubs qui polluent quand le visiteur n’est pas wordpress. Mais oui, le nom de domaine était livré avec alors j’en profite.
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🙂
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Bonne chance au pigiste … et plein d’attention pour la descendante d’Éole. Merci, ‘vy !
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Jolie rencontre entre la terre et l’air, pourvu que le bruit coure encore!
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des histoires de fils que j’aime beaucoup bien sûr 😉
et des dessins…………wahhhhhhh j’adore!
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Merci, maly !
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J’aime ton univers, Vy, sensuel, poétique, avec une note d’étrangeté.
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Merci d’être venu découvrir mon univers, Nicolas, et de l’apprécier de la sorte.
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