Je m’appelle Loretta Saoulevent. Je suis née le jour où je me suis embarquée sur le « radeau des anges perdus ». Seule à bord, à la fois capitaine et soumise au destin. Et puis je suis tombée. Ma nouvelle vie a commencé.
Blablabla. Le seul fait avéré dans cette histoire c’est que pas un jour ne passe sans que je pense à Cyprien. Ai-je inventé ce souvenir ? Ces mots que j’entends dans mon sommeil ne sont-ils faits que de chuchotements du vent ? Ici, les jours se suivent dans le désordre, ils peuvent même se reproduire à l’infini. Ne pas s’y attacher, savoir s’extraire de leur emprise quand ils commencent à redonder, je mets en pause les débordements dès que je les sens venir. Le temps est pris dans le filet du pêcheur aux lignes flottantes. Tournis assuré pouvant aller jusqu’à la perte de conscience. J’ai appris à m’arrimer. Tenir terre et ne rien céder. Il n’est que mes souvenirs qui gardent raison chronologique. Une décomposition temporelle, un émiettement du bon sens qu’il m’aura fallu admettre, car c’est là que s’organisent mes espoirs. Je t’ai aimé si fort Cyprien. Je veux garder en moi cette amertume du manque, cet infime lien qui me rattache à ce moi d’avant. Ce toi. Je sais que tu m’écris chaque jour, parfois je trouve des traces de toutes ces cartes que tu m’envoies. Je ne me souviens de ton visage qu’au détour d’un sentier dans le jeu d’ombre et de lumière d’un feuillage. Cette poussée d’amour qui me traverse alors n’est-elle pas une épreuve ? Ce n’est peut être qu’un rêve qui m’aide à ne pas m’effilocher. Une réalité un rêve, ce que je suis, ce que nous sommes.
Je ne suis pas seule, il y a des « passages ». Des animaux étranges, et puis des femmes, elles pourraient être moi tant je me sens leur ressembler. Suis-je certaine de m’appeler Loretta ? Tu me dirais que je fais encore des pelotes avec des noeuds. Je démêle, Cyprien, et crois bien que je m’efforce à donner une cohérence à tout ceci.
(Loretta m’apparait de plus en plus comme le fil conducteur d’un projet à plusieurs niveaux que je construis depuis une dizaine d’année (et quelques poussières de siècles). Loretta est entrée (ou née) dans le labyrinthe de la forêt des miroirs, dont Jodhra est la gardienne. Mon univers créatif est peuplée de femmes comme vous avez pu le lire dans Elles et mes sables mouvants, Cyprien Ledidon pourrait apparaître comme une sorte de chef d’orchestre s’il en avait le désir ou l’étoffe, il pourrait devenir le minotaure du labyrinthe… ? hum, j’en serais la première surprise. Les dessins et les mots m’aident à explorer ce monde)

Cliquez sur le dessin, c’est saisissant!
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Je conseille également de cliquer sur la galerie de dessins à droite… ils sont tous merveilleux.
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Voilà qui m’incite fortement à continuer. Merci, Francis.
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ta forêt animée………ta loretta…….tout un monde, ton monde qui évolue se transforme sous nos yeux ébahis………que j’aime ton imaginaire et ce qui le peuple……..merciiiiiiiiii
gros bisous Evy
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Merci beaucoup de me suivre malyloup.
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Enfin des nouvelles de Loretta!
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Construis, mon amie, construis.
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